Lorsque Elias retourne chez lui, on lui annonce le décès de son père, Saïd, un ancien Harki. La famille va alors se déchirer, d’un côté les aînés qui veulent observer les rites de la religion musulmane pour les funérailles de Saïd, de l’autre Elias et sa sœur qui souhaitent respecter sa volonté d’être incinéré.
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- 1. Drame familial poignant,
- 2. Tension immersive,
- 3. Images léchées.
Les divisions grondent au sein d’une famille partagée entre deux rites funéraires, divisées entre deux philosophies de vie. Un film sur le poids de l’héritage, qui interroge l’intégration et l’identité vis-à-vis de son pays d’origine.
Festivals:
- - Festival de Clermont-Ferrand – FRANCE-2016 – sélection ADAMI
- - Festival Intl du film d’aubagne- FRANCE-en compétition-2016 : Prix du Public
- - Huesca Intl Film Festival-ESPAGNE-en competition-Juin 2016
- - Fest Intl du film de Contis- en competition - FRANCE-juin 2016
- - Cinema Jove, Valencia Intl Film Festival-ESPAGNE-en competition-Juin 2016
- - Postira Seaside Film Festival-CROATIE-hors competition-Juillet 2016
- - Festival des notes et des toiles-Pont-a-Mousson-FRANCE-Septembre 2016 : Prix du Meilleur court-métrage
- - Festival du film court de St-Pierre-LA REUNION-Novembre 2016
- - Tirana film festival-ALBANIE-novembre 2016  : Mention spéciale du Jury
- - Un poing c'est court-Vaulx-en-Velin, FRANCE-janvier 2017
- - Riverside Intl film festival-CA-USA-avril 2017
Saïd, vieil amateur de vélo, de pastis et de cochon, vient de mourir. Son fils Elias revient alors à Vitrolles après cinq ans d’absence. Il se retrouve en plein déchirement familial autour du rite funéraire : Abdé, le grand-frère et Khadija, la seconde femme de Saïd, veulent enterrer le défunt selon la tradition musulmane, alors qu’Elias et sa sœur, Nadia, désirent respecter la volonté de leur père de se faire incinérer.
Divisée, la famille entre en conflit et les disputes éclatent, de plus en plus violemment. On reproche à Elias, le Parisien, d’être plus « français que les Français », d’avoir abandonné ses origines musulmanes. Elias, lui, reproche à son frère de rester prostré sur ses positions alors que leur père ne vivait plus du tout comme un Musulman. Khadija finit par trancher : c’est elle et Abdé qui resteront à Vitrolles alors qu’Elias retournera à Paris. C’est elle et Abdé qui seront jugés par le voisinage si les funérailles ne se déroulent pas en bonne et due forme. Saïd ne sera pas incinéré.
Mais alors qu’il se recueille devant la dépouille de son père, Elias est sujet à une apparition : Saïd lui raconte son histoire, les raisons qui l’ont poussé à devenir Harki. Il conjure son fils de brûler le passé, pour que ses enfants puissent vivre leur propre histoire. Elias vole le véhicule qui contient le cercueil et brûle la voiture. Abdé arrive juste à temps pour contempler le bûcher flamber et la fumée s’élever vers le ciel.
Julien Sicard est né le 22 septembre 1970. A partir de l’âge de sept ans, sa mère l’envoie tous les mercredis après-midi au cinéma qu’elle surnomme « la garderie ». En 1989, il devient producteur. En 1995, Il fonde l’association « Les Engraineurs », atelier d’écriture audiovisuelle en Seine-Saint-Denis.
En 2005, il réalise « Des terres minées », un moyen métrage en 35mm, et en 2008, il réalise et produit un court métrage « Le scooter à deux vitesses », avant de réaliser un téléfilm pour France 2, « Des Intégrations ordinaires ». Depuis 2007, Julien Sicard est président de l’association « Musik à venir », pour le développement des cultures urbaines, qui compte plus de 250 membres, principalement des jeunes de Pantin, Bobigny et Aubervilliers (93).
« Le Bûcher de Saïd » s’ouvre sur un homme qui roule à vélo sous le cagnard du Sud de la France. Le montage mélange alors les temporalités en juxtaposant cette scène à celle de la toilette du corps de Saïd. Déjà, il y a tension, frottement entre deux cultures ; deux philosophies : d’un côté, Saïd à vélo, avec son maillot digne du Tour de France et son pastis dans sa gourde, et de l’autre, un rite propre à la religion musulmane, où le corps du mort est lavé puis enveloppé dans un tissu blanc. Cette différence entre la façon dont a vécu Saïd et celle dont on s’occupe de sa mort est soulignée par une forte différence dans les traitements des couleurs et des lumières entre les deux scènes, ce qui produit un effet de cassure, de discontinuité.
Julien Sicard, le réalisateur, donne à son film une dimension « western », notamment par l’utilisation de la musique. L’arrivée d’Elias, le jeune fils, prépare déjà une confrontation, un duel – celui entre deux rites funéraires, deux visions différentes. Car le déchirement de la famille, qui prend place dans ce temps suspendu de l’irruption de la mort, est entièrement lié à la question de l’héritage culturel qui fonde l’identité. Une partie de la famille, menée par Abdé, le grand frère, veut enterrer le corps, sans la présence des femmes au cimetière, et ne pas déroger au rite funéraire musulman. Mais Elias et sa sœur Nadia souhaitent respecter la dernière volonté de leur père et faire incinérer le corps.
Cette incinération, comme l’expliquera l’apparition du père à Elias, signifie brûler le passé, couper le fil qui les relie au pays d’origine. Se débarrasser des secrets et de la honte qui accompagnent l’héritage qui pèse sur les épaules des enfants : la honte du père harki, de son alcoolisme.
Le neveu d’Elias, Lucas, se fait lui appeler Mehdi par ses copains. Il y a un véritable questionnement identitaire qui parcourt le film : doit-on être Arabe ou Français ? Peut-on être les deux ? Doit-on renier l’un pour devenir l’autre ? « Le Bûcher de Saïd » soulève ces interrogations en faisant se confronter Elias, parti vivre à Paris, et Abdé, qui est resté à Vitrolles. Deux chemins de vie tournés vers des cultures et des visions du monde différentes mais qui pourtant cohabitent, dans la même famille, sur le même territoire.
Julien Sicard n’apporte pas de réponse quant à une possible réconciliation. Le feu du bûcher de fortune de Saïd est purificateur, il ouvre une voie vers un avenir libéré de l’histoire du père. Mais les deux frères continuent de se faire face, immobiles, campés sur leurs positions. Le film se termine sur ce duel de regards, convoquant à nouveau une image de western, tandis que la fumée s’élève dans le ciel ; peut-être une image poétique de l’âme qui s’échappe.
– Pourquoi Lucas, le petit neveu d’Elias, se fait-il appeler Mehdi par ses copains ?
– Qu’est-ce qu’un Harki ? Pourquoi l’histoire de Saïd, le père, est-elle un secret dans la famille ?
– Pourquoi est-il important pour Abdé, le grand frère, d’enterrer Saïd selon le rite funéraire musulman ?
– Pourquoi Saïd voulait-il être incinéré ?
– Julien Sicard, le réalisateur, a exercé différents métiers du cinéma : ingénieur son, monteur, producteur, producteur délégué et enfin réalisateur.