Juste avant leur départ pour Santo Rico, Tony Merguez et José Frelate apprennent que l’agence de voyage les a arnaqués et se retrouvent bloqués dans leur banlieue de Condé-sur-Ginette. Pour refaire surface, Tony tente de refourguer un peu d’herbe prêtée par Zoran, la brute épaisse du quartier. José de son côté joue les Don Juan dans une grosse villa, occupée par la belle Clémence. Tout aurait pu rouler, si une maîtresse en furie, des réalisateurs plutôt amateurs, un sauna norvégien, des policiers énervés ou encore un juge coriace, n'en avaient décidé autrement...
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Roch LENER, PDG
Laurence PAPON, Directrice des Licences et de la Vidéo
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1. Humour délirant,
2. Animation originale,
3. Casting cinq étoiles.
À travers l’humour et la caricature, « Lascars » met en avant la jeunesse en milieu urbain, avec frénésie et exubérance. Les galères avec les filles, les trafics qui tournent mal, le rapport à la police et à la bourgeoisie sont évoqués pour faire de Tony et José les héros poissards d’une banlieue décomplexée.
Festivals :
Semaine de la critique, festival de Cannes 2009
José Frelate et Tony Merguez vivent à Condé-sur-Ginette, banlieue urbaine aux immeubles qui penchent et aux murs couverts de graffitis. C’est l’été et comme tous les jeunes du quartier, ils rêvent de partir en vacances, mais les Chinois qui tiennent l'agence de voyage les ont arnaqués et leur voyage est annulé. Tony promet alors à José qu’ils partiront en vacances malgré tout. Il va trouver Zoran, le caïd ultra-violent du quartier et s’improvise dealer. Il a une semaine pour vendre l’herbe et ramener l’argent à Zoran.
De son côté, José squatte chez sa cousine Jenny. Elle lui force la main pour qu’il accepte un job d‘été dans une villa appartenant au juge Santiépi. Quand José réalise que la fille du juge n’est autre que la belle Clémence, il accepte tout de suite le travail. Il fait la rencontre du juge qui lui assigne ses tâches. En son absence, José doit monter un sauna en kit et prendre en charge Momo, un jeune repris de justice passionné de cinéma que le juge a pris sous son aile.
Pendant ce temps, Narbé et Sammy crânent devant leurs potes : ils partent à Santo Rico pour les vacances. Mais arrivés à l’aéroport, ils provoquent les agents de la sécurité et ratent leur avion. Hors de question de retourner au quartier : pour sauver la face, ils squattent illégalement un parc aquatique et prennent des photos pour faire croire qu’ils sont au bord de la plage à Santo Rico.
Tony a un plan parfait : vendre la moitié de l’herbe à une bande de jeunes fumeurs de joints, et engager son ami Casimir pour vendre l’autre moitié en lui promettant un petit pourcentage. Mais rien ne se passe comme prévu : les jeunes fumeurs se sont déjà approvisionnés en marijuana et refusent d’acheter l’herbe de Tony, et Casimir se fait voler l’argent de la vente par Momo lors d’une bagarre dans un kebab.
José a profité de la bagarre pour embrasser Clémence. Ils filent le parfait amour dans la villa du juge. José prend goût à cette vie de luxe et s’embourgeoise. Côté amour pour Tony, c’est un véritable calvaire. Il découvre que sa petite amie, Manuella, est en réalité policière, ainsi que toute sa famille ! Paniqué, Tony veut rompre avec elle, mais Manuella entre dans une furie d’une violence inouïe et le poursuit à travers la ville. Tony parvient à s’échapper. Mais ses ennuis sont loin d’être terminés. Comme il ne lui a pas remis l’argent à temps, Zoran le recherche pour le tuer.
Zoran recherche aussi l’amour. Mais les rencontres en ligne et les speed dating ne sont pas couronnés de succès. Zoran, toujours rattrapé par son caractère violent, fait fuir les femmes. Pour Casimir, c’est la descente aux enfers. Terrorisé à l’idée que Zoran le retrouve, il erre dans les rues, tente de voler la caisse d’un fast-food et finit par se cacher dans une poubelle.
Tony s’est réfugié dans la villa du juge Santiépi. José a accepté de l’héberger à contrecœur. Tony en profite pour continuer de vendre l’herbe afin de pouvoir rembourser Zoran. José finit par découvrir ses trafics et panique lorsque la police sonne à la porte de la villa. Il jette l’argent et l’herbe dans les toilettes pour effacer les preuves. C’est en réalité Manuella qui se tient derrière la porte : elle cherche Tony dans tout le quartier. José dit ne pas le connaître et elle repart déçue. Tony le remercie avant de se rendre compte qu’il s’est débarrassé de la drogue et de l’argent. Tony n’en revient pas : José a signé son arrêt de mort. Une dispute s’ensuit et José vire Tony de la villa.
Momo est allé trouver un producteur de films pornographiques pour lui donner l’argent volé à Casimir afin de faire produire le film de ses rêves. Direction le parc aquatique pour le tournage. Narbé et Sammy, qui squattent toujours le parc, s’invitent alors sur le film en se faisant passer pour les accessoiristes. Mais l’équipe de tournage est virée par la sécurité du parc. Clémence vient à leur rescousse. Ils peuvent finir le film dans le sauna de la villa monté par José et Tony. Malheureusement, elle s’assied par inadvertance sur des oursins, que Sammy et Narbé avaient utilisé comme accessoires.
Tony s’introduit dans la villa pour chiper un vieux fusil accroché au mur, afin de se défendre contre Zoran qui veut sa peau. José veut l’empêcher de faire une bêtise : ils se disputent l’arme, mais dans leur chahut ils ravagent accidentellement l’escalier et un pan du mur. José, paniqué, tente d’appeler Clémence pour la prévenir, mais c’est le producteur de films pornographiques qui décroche, alors que Clémence se fait retirer les aiguilles des oursins, plantées dans son postérieur, par Momo. Un quiproquo s’ensuit et José croit que Clémence le trompe avec Momo.
Plus rien n’a alors d’importance pour José. Il propose à Tony d’organiser une gigantesque fiesta, et d’inviter tout le quartier en faisant payer l’entrée, afin de rembourser Zoran. Des centaines de jeunes investissent la villa. Tony contrôle les entrées tandis que José fait le DJ.
Zoran va chez Tony pour lui régler son compte. Il ignore que ce dernier est à la villa. Zoran tombe alors sur Manuella, qui, dans le noir, le prend pour Tony, et lui fait sauvagement l’amour. Lorsqu’elle se rend compte qu’elle s’est trompée d’homme, Manuella se rhabille et part. Zoran, lui, est tombé amoureux.
L’équipe de tournage de Momo débarque à la villa et découvre le chaos qui y règne. Narbé et Sammy, au bras des actrices du film, crânent devant les autres. Clémence confronte José qui pense toujours qu’elle l’a trompé avec Momo. Furieuse, Clémence quitte la fête. Lorsque José comprend qu’il a fait une erreur, il tente de la rattraper, en vain. Pendant ce temps, une bande de jeunes du quartier a enfermé Tony dans le sauna. En essayant d’en sortir, il a accidentellement activé la température maximale et est en train de cuire. Zoran rejoint la villa et trouve Tony dans le sauna. Alors qu’il s’apprête à le découper à la tronçonneuse, José vient à la rescousse de son ami, et à eux deux ils parviennent, après une lutte acharnée, à mettre le colosse hors d’état de nuire. Mais c’est maintenant Manuella qui débarque, prête à régler ses comptes avec Tony. Lorsqu’elle croise le regard de Zoran, elle renonce à son petit-ami et part avec le caïd.
Le juge Santiépi est de retour et découvre sa maison ravagée par les fêtards. Une bonbonne de gaz fissurée pendant la bagarre avec Zoran explose et emporte dans son souffle tout un pan de la villa sous les yeux du juge. Clémence renoue avec José. Mais pour éviter la prison, José et Tony se sont engagés auprès du juge à tourner dans un clip qui promulgue la bonne conduite des jeunes de banlieue. Alors qu’ils pensent que ce clip de « rap citoyen » ne sera diffusé que dans quelques écoles, ils assistent, médusés, à sa diffusion dans tout le quartier. Ils rasent les murs tandis que leur rap passe dans toutes les télévisions : « j’crache plus par terre, j’traite plus les mères, j’traverse que quand le p’tit bonhomme est vert ».
Diplômé de l’Ecole des Gobelins, Albert Pereira-Lazaro rejoint avec Emmanuel Klotz l’équipe de Millimages en 1998. Albert assure depuis la réalisation de séries d’animation 2D pour lesquelles il a remporté de nombreux prix internationaux.
En 2005, Albert et Emmanuel réalisent ensemble un film d’animation mélangeant 2D/3D et prises de vues réelles pour le spectacle d’Arthur : « Arthur En vrai ». Ils réalisent par la suite le film animé « Lascars » en 2009, adapté de la série « Les lascars », qui traite de la vie de jeunes de banlieue sous l’angle de l’humour.
En 2013 sort leur deuxième long-métrage pour le cinéma, qui cette fois n’est pas de l’animation : « La vraie vie des profs ».
« Pas de vacances pour les vrais gars ». À travers cette phrase d’accroche, « Lascars » nous parle de cette jeunesse de banlieue qui passe ses étés au quartier, faute de pouvoir s’offrir une destination au soleil, « sous les cocotiers ». Ce fantasme de la plage, des transats et des filles en bikini est partagé par tous les garçons de Condé-sur-Ginette, la banlieue fictive qui sert de décors au film, parodie des noms de banlieues parisiennes. Tous rêvent d’évasion, mais peu d’entre eux ont l’occasion de s’échapper des murs de béton. Sammy et Narbé crânent devant les gars du quartier parce qu’eux vont le vivre, ce fantasme : ils partent pour Santo Rico, et sur l’affiche de l’agence de voyage, on peut voir une fille en bikini rouge qui se prélasse sous les cocotiers. Mais leur voyage s’arrête à l’aéroport : Sammy et Narbé n’ont pas les codes sociaux adaptés, ils traînent leur attitude de « vrai gars » partout où ils vont, et se confrontent aux agents de la sécurité. Cette inaptitude, ce décalage, traduit quelque chose de la banlieue qui n’est pas juste un lieu, mais un art de vivre, un langage, , qui colle à la peau, qui ne vaut pas que dans le quartier et qui ne devient pas obsolète au moment où on en sort.
Condé-sur-Ginette est donc une enclave dont il est difficile de s’échapper. José et Tony ne parviennent pas non plus à partir à Santo Rico, arnaqués par le Chinois de l'agence du quartier qui leur a vendu leurs billets. Ils sont piégés dans le microcosme de leur banlieue. Le thème de la fuite, de l’évasion, est constant dans le film. Il faut échapper à Zoran le caïd, à Manuella la petite-copine psychopathe qui tourne dans les rues à la recherche de Tony. Il faut dissimuler son visage lorsque le « clip rap citoyen » est diffusé sur toutes les télévisions du quartier à la fin du film, pour échapper aux images et à la honte.
Pourtant, dans cette banlieue enfermée sur elle-même, une énergie folle circule. L’animation, mélange détonnant de 2D et de 3D, est parcourue d’une multitude d’effets, dans une mise en scène hystérique qui va à cent à l’heure. Profusion des effets visuels, des personnages, des répliques qui clashent, des situations incongrues et exubérantes. La caricature des personnages est poussée à l’extrême, et une véritable folie parcourt le film, tournant la violence en ridicule. Le film traite de sujets graves comme le trafic de drogues, mais avec un sens du burlesque qui désamorce une vision dépressive de la vie dans les quartiers, pour favoriser l’impression que la banlieue est le lieu d’aventures délirantes où se croisent les destins de personnes à la marge de la société.
José et Tony sont deux relégués du système, poissards et magouilleurs. Leurs chemins se séparent lorsque Tony choisit de vendre de la drogue pour Zoran, tandis que José accepte de travailler à la villa. Deux « gagne-pains » totalement opposés : Tony bascule vers le côté obscur de la cité tandis que José s’en extrait, accédant à la classe sociale supérieure. Dans cette classe aisée, les gens parviennent sans mal à partir de la banlieue : le juge Santiépi s’absente et confie Momo à José, et Clémence lui propose de partir ensemble en vacances. Là où Sammy et Narbé ont échoué, José réussit : il s’adapte aux codes sociaux de ce nouveau territoire, parvient à sortir avec Clémence. Il porte même un peignoir ; il s’embourgeoise.
Les autres personnages ont plus de mal avec les filles, et le film est aussi l’histoire des galères sentimentales et sexuelles des garçons en banlieue. Zoran ne parvient pas à trouver l’amour, Sammy et Narbé sont « en dèche », Tony est poursuivi par une ex furieuse. Pas facile d’avoir une relation stable et équilibrée dans le quartier. A Condé-sur Ginette, ce sont les femmes qui dominent : Jenny (la cousine de José chez qui il squatte), Clémence, Manuella, ont toujours l’ascendant sur les personnages masculins. Manuella est même la seule qui parvient à amadouer Zoran, qui l’appelle « madame ». Momo lui s’est réfugié dans le fantasme des actrices de films pornographiques, et ce n’est pas anodin s’il met ses actrices en bikini dans le parc aquatique pour son tournage. Il réalise le fantasme de tous les gars de sa cité – les filles en bikini, l’eau, les cocotiers.
Qui dit fantasme, dit image – celle de l’affiche pour Santo Rico avec la fille en bikini par exemple. L’image qu’on renvoie aux yeux des autres est essentielle pour les « lascars ». Et la réputation fait l’homme. Sammy et Narbé préfèrent donc squatter illégalement le parc aquatique plutôt que de revenir tête basse subir les moqueries de jeunes de Condé-sur-Ginette. Les photos qu’ils prennent suffisent à maintenir l’illusion : l’image est au cœur de leurs préoccupations. Casimir, lui, porte un tee-shirt qui laisse à penser qu’il est homosexuel ; ainsi, les policiers n’oseront pas le palper lors des fouilles, se dit-il.
Mais Casimir va connaître une véritable descente aux enfers. Terrorisé à l’idée d’être retrouvé par Zoran, il en vient à braquer un fast-food, et finit dans une poubelle. À travers ce personnage, le film montre l’envers du décor du trafic de drogues, et avertit sur ses dangers. Mais s’il tape sur les trafiquants (Zoran est une brute épaisse adepte de l’ultra-violence), il critique aussi une police renfermée sur elle-même (toute la famille de Manuella travaille dans la police) et peu scrupuleuse du regard qu’elle porte sur les jeunes qu’elle appréhende. Une même violence semble être à l’œuvre chez les trafiquants et chez les policiers. C’est sur ce terrain que se retrouvent Zoran et Manuella, le caïd et la flic, tous deux en proie à une violence qu’ils n’arrivent pas à contenir.
Lors de la fête de la villa, la folie de la banlieue investit le territoire de la bourgeoisie. La grande maison n’y résistera pas et finira à moitié saccagée, comme si elle n’avait pas pu contenir toute l’énergie d’une jeunesse en ébullition. Plus tôt, Sammy et Narbé paradaient avec les actrices de charme sous leurs bras, pour en mettre plein la vue à leurs potes. C’est aussi ça que relate le film : la terrible envie pour cette bande de « losers » de devenir des gagnants, de renvoyer une image conquérante. Il s’agit moins pour cette jeunesse de renier son quartier, que de s’approprier sa propre image, de gagner en liberté, et de partager cette énergie exaltée de la banlieue, qui dans le film semble être toute entière un musée du « Street art », où le flow et le graff règnent en maître. Il faut en porter le drapeau.
– Commentez le parcours du personnage de « Casimir » dans le film. Comment l’interprétez-vous ?
– Pourquoi Sammy et Narbé squattent-ils le parc aquatique ?
– Quelle vision de la femme ont les personnages masculins du film ? Quel est leur fantasme ?
– Relevez les personnages féminins du film et commentez leur caractère.
– Peut-on dire qu’il y a un choc des cultures entre le juge Santiépi et les jeunes qui font la fête dan sa villa ?
– Pourquoi selon vous le film se termine-t-il sur le « rap citoyen » de José et Tony ?
– « Les Lascars » sont à l’origine une série télévisée à succès, composée d’épisodes d’une minute, et qui a duré deux saisons.
– Izm, qui prête sa voix au personnage de José Frelate, est l’un des créateurs de l’univers des « Lascars », aux côtés d’Alexis Dolivet, Laurent Nicolas, Numéro 6, Cap1 et le rappeur Lucien Papalu.
– « Lascars » a également été adapté en bande-dessinée.
– La bande-originale a été composée par Lucien Papalu.