En octobre 1990, la mort d’un jeune homme de 21 ans percuté par une voiture de Police à Vaulx-en-Velin, donne lieu à des scènes d’émeutes urbaines. Les télévisions du monde entier s’emparent de l’événement et la ville est laissée traumatisée. Les acteurs d’aujourd’hui et d’alors nous racontent les émeutes et la lente reconstruction de la ville.
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1. Message positif,
2. Travail de mémoire et d’analyse,
3. Bienveillance et solutions pour l’avenir.
Ce documentaire amène de l’optimisme dans les débats concernant les cités. A Vaulx-en-Velin, il s’est inventé un modèle. Vingt ans après les émeutes, cette cité reste un laboratoire pour comprendre les politiques publiques qui permettent de repenser des quartiers et des villes profondément enlisés.
Diffusion :
France 3 Rhônes Alpes (2011)
Lm TV Sarthe (2013)
Vosges télévision (2013)
En octobre 1990 à Vaulx-en-Velin près de Lyon, la mort d’un jeune homme provoque des émeutes urbaines. Plusieurs jours de pillages, d’incendies et d’affrontements laissent la ville en partie dévastée, traumatisée. Des télévisions débarquent du monde entier, filment l’éruption de la colère. L’image de la ville se retrouve profondément entaillée. Après les violences, quelque 5 000 personnes (sur 45 000 habitants) fuient la ville. Les pouvoirs publics réalisent la fracture de ces cités construites 20 ans plus tôt comme des cités idéales.
Ce documentaire nous raconte une épopée en trois actes intimement liés. D’abord, l’éclosion de la ZUP, qu'on pensait idéale, jusqu’à l’explosion. Ensuite, la ville devient un laboratoire national des politiques de la ville, fédérant les énergies des politiques, des associations et de la jeunesse pour la reconstruction. Archives inédites à l’appui, les regards croisés avec les acteurs de l’époque autopsient l’émeute et racontent le chemin parcouru. Enfin, le réalisateur sonde Vaulx-en-Velin aujourd’hui, le temps des transformations acquises et des nouvelles impatiences.
Olivier Bertrand, né le 1er avril 1964, est un journaliste et réalisateur français. En 2000, il devient correspondant pour Libération à Lyon où il restera 10 ans, avant de s’installer à Marseille.
Parallèlement, il réalise plusieurs documentaires pour la télévision comme « Un soir d’été, un étranger » et « Vaulx-en-Velin, la cité retrouvée ». Il quitte Libération en 2015 pour fonder un site web d’information, « Les jours ».
Le film s’ouvre sur des images d’archives datant d’avant l’urbanisation de Vaulx-en-Velin. On y voit des champs, des potagers. Puis un effet visuel montre la pellicule se consumer, annonçant la fin d’une ère agricole qui laissera place à l’édification de logements sociaux. Vaulx-en-Velin est déclarée Zone à urbaniser prioritaire (ZUP) en raison de ses nombreux terrains constructibles. Du jour au lendemain, les champs ont disparu au profit des tours et immeubles. Malgré tout, le réalisateur nous dit que « ce n’était pas très beau mais on y vivait bien ».
Mais en octobre 1990, des émeutes éclatent, elles dureront cinq jours. C’est l’une des grandes révoltes urbaines que connaît la France. Les raisons sont multiples : la crise économique et sociale, la ville mal desservie (absence de métro pour la relier au centre-ville de Lyon). La classe moyenne s’exile lorsqu’elle devient propriétaire et la ville connaît un déficit de mixité sociale. Un « entre-soi » culturel forcé naît dans la précarité, et le racisme monte, notamment à travers des bavures policières. C’est la mort d’un jeune homme de 21 ans, percuté par une voiture de Police alors qu’il était en scooter, qui met le feu aux poudres. Si cet incident est l’élément déclencheur des émeutes, elles expriment un mal-être social bien plus profond et complexe : celui d’une banlieue ghettoïsée se sentant abandonnée des pouvoirs publics.
Les médias s’emparent de l’événement et l’image de la ville renvoyée dans le monde entier est désastreuse. Vaulx-en-Velin doit alors se reconstruire, architecturalement et socialement. La ville devient dans les années suivant les émeutes un laboratoire où sont expérimentées de nouvelles visions de l’urbanisme. La cohésion des services publics et les méthodes employées par les acteurs de la politique de la ville deviendront exemplaires et seront reprises dans d’autres cités françaises. La preuve pour le réalisateur qu’ « en banlieue, avec du temps, des moyens, des convictions, tout reste encore possible ».
C’est peu après les émeutes que le président de la République François Mitterrand annonce dans son discours de Bron la création d’un ministère de la Ville. La restructuration urbaine de Vaulx-en-Velin commence. Il s’agit d’ouvrir l’horizon, de créer un véritable centre-ville avec ses commerces et bistrots, d’aménager de nouvelles rues pour favoriser la circulation. Il faut créer de la vie. Six mois avant l’émeute, il n’y avait pas de lycée général à Vaulx-en-Velin, et les jeunes de la ville étaient majoritairement orientés vers des CAP. Dans les six mois qui ont suivi les émeutes, un lycée général a été bâti, représentant une ouverture vers l’extérieur, et la possibilité de choisir son cursus. L’espace urbain est ré-aménagé pour sortir de l’aspect morne de la cité : « l’autre découvre une richesse qui est en lui, à savoir qu’il est capable d’admirer le beau ».
Mais cette restructuration urbaine à un coût. Des immeubles entiers doivent être rasés pour laisser la place aux nouvelles rues obligeant à déplacer les habitants, souvent contre leur gré. Une femme raconte son déménagement, et comment son jeune fils appréhendait d’aller vivre « chez les Français ». On comprend alors qu’une identité commune s’est perdue, à travers un communautarisme forcé qui a construit des barrières. Une jeune femme raconte son arrivée à Vaulx-en-Velin à l’âge de onze ans : elle était exclue, car elle ne parlait pas le langage de la cité.
Mais petit à petit, la mixité sociale revient, et les barrières s’abaissent. Un trolleybus relie maintenant la ville à Lyon, les nouveaux immeubles n’excèdent pas trois étages, des logements sociaux sont mieux répartis. Vingt ans après les émeutes, Vaulx-en-Velin s’est apaisée. Lorsque les banlieues s’embrasent en 2005, la jeunesse de Vaulx-en-Velin est déjà passée à autre chose, elle s’inscrit dans le mouvement de reconstruction et de progression sociale. La ville reste minée par le chômage et la délinquance, et il reste beaucoup à accomplir. Mais ses acteurs sont déterminés à faire évoluer les choses : « inventer une manière de mettre en place les politiques publiques, c’est en ça que la ville est un laboratoire ».
Car le documentaire met en avant des femmes et des hommes, porteurs d’un changement de regard sur la cité. Nadia Chelgoum, commissaire de Police de 1996 à 2000, qui a travaillé de concert avec l’Éducation nationale et les travailleurs sociaux pour donner des repères à une jeunesse désabusée. Morad Aggoun, qui participa aux émeutes alors qu’il avait 18 ans, et qui est devenu élu municipal, pour rebâtir différemment la cité qu’il avait contribué à détruire. Mais aussi Maurice Charrier, maire de 1985 à 2009 et son successeur Bernard Genin qui poursuit son œuvre. Gilbert Giraud, directeur bienveillant et proche des enfants de l'école Jean-Vilar, ou encore Bernard Rosier, proviseur du lycée Robert-Doisneau où la langue française est partagée à travers des activités artistiques.
Des gens qui donnent l’espoir que la morosité en banlieue n’est pas une fatalité. Et qui le font, comme le dit le refrain de la chanson qui ferme le film, « toujours le poing levé ».
– Quelles sont les raisons qui ont conduit aux émeutes de Vaulx-en-Velin dans les années 1990 ?
– En quoi la ville peut être considérée comme un « laboratoire » ? Quels sont les actions en termes d’architecture et de construction sociale qui ont participé à changer l’image de la ville ?
- Pourquoi le fils de Rahima, habitante de la ville relogée, pense-t-il déménager « chez les Français ? »
– Nommer trois acteurs de la ville qui ont participé à sa reconstruction. Quels ont été leurs différents rôles ?
– Olivier Bertrand, réalisateur du film, a commencé sa carrière avec un stage à « Nice-Matin ».
– Le 11 novembre 2016, Olivier Bertrand a été arrêté et placé en garde à vue en Turquie alors qu’il effectuait un reportage près de la frontière syrienne. Il est libéré et expulsé vers la France trois jours plus tard.