Fatah, petit paysan algérien, n’a d’yeux que pour sa vache Jacqueline, qu’il rêve d’emmener à Paris, au Salon de l’agriculture. Lorsqu’il reçoit la précieuse invitation devant tout son village ébahi, lui qui n’a jamais quitté sa campagne, prend le bateau pour Marseille, et traverse toute la France à pied, direction Paris, Porte de Versailles. L’occasion pour Fatah et Jacqueline d’aller de rencontres en surprises, et de vivre une aventure humaine faite de grands moments d’entraide et de fous rires. Un voyage inattendu et plein de tendresse, dans la France d’aujourd’hui.
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1. Humour,
2. Fédérateur,
3. Feel-good.
Un portrait de la France rurale touchant et bienveillant, qui met en avant la solidarité et le vivre-ensemble. Le film est aussi un pont entre la France et l’Algérie : à travers les aventures et l'entraide des personnages, il réconcilie les deux pays.
Festival de l’Alpe d’Huez 2016 :
Grand Prix
Prix du Public
Prix d’Interprétation
Fatah vit aux abords d’un petit village algérien où il vend ses légumes au marché local. Il a deux grands amours : sa femme Naïma avec qui il a deux filles, et sa vache Jacqueline qui est sa fierté. Le jour où il reçoit une lettre officielle de convocation au Salon de l’Agriculture à Paris, c’est l’événement au village. Contre les réserves de sa femme, Fatah décide de s’y rendre avec Jacqueline pour réaliser son rêve. Tout le village participe pour financer son grand voyage.
Il traverse la mer en bateau, avec pour bagages deux sacoches, et débarque à Marseille où il doit retrouver le frère de Naïma, Hassan, installé en France. Mais ce dernier ne veut pas entendre parler de lui. Il a coupé les ponts avec l’Algérie et ne veut surtout pas qu’on sache qu’il vit en couple avec une Française et qu’ils ont deux enfants.
Fatah entreprend alors de rejoindre Paris à pied avec sa vache. La route est longue mais il peut compter sur la solidarité des gens qu’il croise sur sa route : une nuit de pluie, une agricultrice l’héberge. Plus tard, il fait escale lors d’une fête de campagne où il se lie d’amitié avec une troupe itinérante de magiciens. Incollable sur les tubes français des années 80, Fatah ne peut résister à l’envie de danser avec l’assistante du magicien, puis monte sur la scène pour chanter une version orientalisée de « I Will Survive ». Mais la troupe le fait boire de l’alcool de poire, et Fatah qui ne boit jamais s’effondre sur la table. L’assistante en profite pour faire quelques photos où elle l’embrasse...
Le lendemain, Fatah reprend sa route, mais les photos sont envoyées sur l’adresse mail destinée aux villageois en Algérie. Naïma voit alors les égarements de son mari et refuse de lui parler. Elle le menace de divorce...Fatah essaye de s’expliquer : « c’est la faute de la poire ! », mais rien n’y fait.
Alors qu’il fait sa prière dans un champ, Jacqueline s’embourbe dans un cours d’eau et se blesse à la patte. Fatah fait alors la rencontre de Philippe, propriétaire des terres, qui l’invite à séjourner chez lui le temps que la vache se rétablisse. Les deux hommes, malgré leurs différences, se lient rapidement d’amitié. Si Philippe a le titre de comte et est entouré de domestiques, il est en réalité ruiné, divorcé et dépressif. La naïveté de Fatah le touche, il s’attache à lui et l’aide même à écrire une lettre à Naïma qu’ils envoient en Algérie.
Fatah reprend la route avec sa vache, mais tombe rapidement sur un blocus d’agriculteurs en colère qui le prennent pour l’un des leurs. Une journaliste présente sur place s’intéresse à son histoire et lui accorde une interview pour France 2 durant laquelle Fatah déclare que « c’est la faute de la poire ». Le soir, une altercation avec les CRS a lieu, et Fatah, séparé de Jacqueline, est emmené au poste. Il appelle Philippe à la rescousse, mais ce dernier perd son sang-froid face aux policiers et est enfermé avec Fatah.
C’est Hassan qui vient alors à leur rescousse. Il les fait libérer et ils partent à la recherche de Jacqueline. Ils la retrouvent de justesse avant qu’elle ne parte pour l’abattoir. Entre-temps, le reportage sur Fatah a été diffusé et un véritable engouement naît autour du paysan algérien, sur réseaux sociaux notamment. La France se passionne pour son aventure.
Mais Fatah n’en a que faire. Il ne veut plus aller au Salon de l’Agriculture si Naïma le quitte. Hassan les met alors en relation. Naïma a reçu la lettre. Elle pardonne à Fatah. Philippe, Hassan et lui se rendent alors au Salon de l’Agriculture, mais le temps leur manque, et ils seront disqualifiés s’ils n’arrivent pas avant le début du concours.
Sur place, la journaliste essaye de retenir les présentateurs. Autour d’elle, la foule s’est amassée : tout le monde attend Fatah et Jacqueline. Mais ils arrivent trop tard et ne sont pas autorisés à entrer. Hassan se faufile alors dans le Salon, poursuivi par la sécurité, et annonce que Fatah est arrivé. Devant les effusions de la foule, les organisateurs laissent Fatah participer au concours bovin avec sa vache.
La foule est alors en délire, et le jury décide d’accorder à Fatah un exceptionnel « Prix du public ». Fatah prend alors la parole. Tout le village en Algérie est réuni devant la télévision. Fatah remercie Philippe et Hassan, qui prend lui aussi la parole pour saluer son père et lui annoncer, après tout ce temps, qu’il a décidé de lui rendre visite en Algérie. Fatah salue sa femme et conclue son discours par la phrase qui a fait le buzz sur la toile : « c’est la faute de la poire ! »
« Il était urgent pour moi de raconter mes origines avant d’oublier le lien avec nos familles et nos racines », Mohamed Hamidi.
Mohamed Hamidi est né à Bondy en Seine-Saint-Denis le 14 novembre 1972. Agrégé d’Economie-Gestion, il devient enseignant et participe à la fondation d’Alter-Egaux, une association qui aide les jeunes des quartiers à choisir leur orientation. Il est co-fondateur du Bondy Blog qu’il a dirigé de 2006 à 2007. Il dirige également le Marrakech du Rire et réalise son premier long-métrage de fiction, « Né quelque part » en 2012. « La vache » est son deuxième film.
Le film s'ouvre sur les grands espaces désertiques d'Algérie : pas un immeuble à l'horizon. Le réalisateur privilégie les « plans d’ensemble », c’est-à-dire un cadrage très large où le paysage peut s’étendre à perte de vue. Dans cette immensité, nous pouvons distinguer la petite silhouette de Fatah, perdue dans le paysage. Cette première apparition du personnage traduit sa modestie et sa profonde appartenance au sol algérien, ce qui est appuyé par l’activité de récolte qu’il est en train de pratiquer.
Pourtant, cette image d’une Algérie loin de la civilisation est contrastée par l’air de « Macumba » que fredonne Fatah, suivi des « Démons de minuit ». La culture française, à travers ces tubes des années 80, est présente dans la vie du paysan algérien. C’est avec ces chansons qu’il apprend le français à ses filles, et leur dit : « il faut apprendre le français, c’est important ». Le cinéaste met ainsi en scène le lien entre la France et l’Algérie, qu’il tente de renforcer à travers son film.
Pour cela, il privilégie les plans larges afin de laisser de la place aux acteurs, de les réunir dans le cadre pour créer une cohésion, mais également pour valoriser les paysages de France et d’Algérie, qui sont reliés lors de la lecture de la lettre de Fatah à sa femme par un « fondu enchaîné » ; l’image du paysage algérien remplace progressivement celle du paysage français, comme si elles se fondaient l’une dans l’autre.
La naïveté de Fatah désarme les autres protagonistes et provoque un élan de solidarité presque instinctif. Mohamed Hamidi, le réalisateur, fait de son personnage un nouveau Fernandel, qu’il cite à travers le film « La vache et le prisonnier ». Une figure populaire donc, et au cours du film, Fatah commence malgré lui à représenter quelque chose. Comme son histoire est universelle, elle est fédératrice, elle réunit. On le suit sur France 2 aussi bien en France qu’en Algérie, il est aidé par un immigré algérien (Hassan) aussi bien que par un comte (Philippe).
Ce que représente Fatah, c’est une réconciliation des classes sociales, des origines et des frontières. Hassan renoue à la fin du film avec ses origines algériennes, et la France entière se passionne pour un paysan Algérien. Mais le récit montre que tout le courage de Fatah ne serait rien sans la solidarité des gens autour de lui, celle des gens de son village qui financent son voyage, celle de Philippe, d’Hassan mais aussi de la journaliste qui lui donne une visibilité et fait exister son histoire. Encore une fois, cette solidarité transversale n’a pas de frontières et transcende les luttes de classe. L’ancêtre du comte faisait travailler des paysans sur ses terres, et Philippe raconte qu’ils lui ont coupé la tête. La réconciliation des classes sociales s’incarne particulièrement dans l’amitié entre Fatah le paysan et Philippe le propriétaire terrien.
A l’origine de cette aventure humaine, il y a une vache. Elle est par trois reprises associée à un véhicule : attachée à côté d’une moto en bas de l’immeuble d’Hassan, au garage lorsque Fatah appelle au bled après « l’incident de la poire », et dans le tout dernier plan du film, pendant le générique, quand Fatah s’éloigne avec sa famille, rejoint par Jacqueline la vache : une moto est garée à droite dans le cadre. C’est la vache qui, comme un véhicule, permet d’aller d’un point A à un point B, c’est elle la raison du voyage, la raison de toutes les rencontres. D’autres personnages comme Philippe et Hassan vont monter à bord de ce véhicule métaphorique qui transporte Fatah de rencontres en aventures,
Cette vache, Fatah semble lui afficher un amour qui compense la pudeur qu’il a avec sa femme Naïma, qu’il appelle « femme » à la grande surprise de Philippe, et à qui il n’arrive pas à dire « je t’aime ». La traversée de France de Fatah provoque ainsi un choc des cultures, qui est encore à l’œuvre lorsque, émerveillé, il visite une église pour la première fois, ou qu’il voit pour la première fois des filles en mini-jupe à Paris. Mais cette rencontre des cultures n’est pas dans l’opposition. Au contraire, le film est toujours une passerelle, une ouverture sur l’autre, l’ailleurs de son pays. Fatah, en allant au bout de son rêve, et en y embarquant des gens si différents, devient le symbole d’une France qui est aussi accueil et partage.
– Pourquoi la vache s’appelle-t-elle Jacqueline ?
– Quels sont les indices qui montrent que la culture française est présente en Algérie ?
– En quoi peut-on dire que l’amitié entre Fatah et Philippe est une « réconciliation de classes » ?
– Pourquoi Fatah rêve-t-il de se rendre au Salon de l’agriculture ? Comment expliquez-vous l’enthousiasme du village ?
– Qu’est-ce qui est universel, fédérateur dans le parcours de Fatah ?
- Le musicien Ibrahim Maalouf a composé la musique du film.
- L’histoire de « La vache » débute en Algérie, mais les scènes ont en réalité été tournées au Maroc.
- Trois vaches ont participé au tournage. Il fallait effectivement une vache pour les scènes en France, une vache pour les scènes tournées au Maroc et une doublure !
- Mohamed Hamidi, le réalisateur, a « casté » plus de 300 vaches pour son film !
- Le comédien Fatsah Bouyahmed, qui joue le rôle de Fatah, avait déjà tourné avec Mohamed Hamidi dans son précédent long-métrage. Il connaît Jamel Debbouze depuis qu’ils ont travaillé ensemble au Jamel Comedy Club.