Ils sont Anglais, Sénégalais, Brésilien, Marocain, Chinois. Ils ont entre 11 et 15 ans, ils viennent d’arriver en France. Le temps d'une année, ils cohabitent dans la classe d'accueil d'un collège parisien. 24 élèves, 24 nationalités. Dans ce petit théâtre du monde s’expriment l’innocence, l’énergie et les contradictions de ces adolescents qui, animés par le même désir de changer de vie et de vivre ensemble, bouleversent nos idées reçues et nous font espérer en l’avenir.
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PYRAMIDE FILM
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- 1. Message d’espoir sur la diversité,
- 2. Émotions universelles,
- 3. Portrait positif de l’école.
L’école est un lieu où l’épanouissement des élèves est possible, un lieu qui permet la (re)construction et l’apprentissage du vivre-ensemble.
Ces enfants, qui viennent de l’étranger, sont une richesse et construisent une harmonie plurielle.
« La cour de Babel » prouve qu’on peut s’entendre même si on ne se comprend pas parfaitement et porte une vision positive de la diversité.
Nomination : César 2015 du meilleur documentaire.
Festivals :
Festival du Film de Rome.
Festival Indépendance(s) et Création d'Auch.
Festival du Film Francophone d'Albi.
Festival du film d'Abu Dhabi.
Rendez-vous with French Cinema in New York.
Istanbul International Film Festival.
Toronto Kids International Film Festival.
San Francisco Film Festival.
Crossing Europe Film Festival Austria.
ZLIN Film Festival Czech Republic.
Sydney Film Festival.
Melbourne Film Festival.
Stronger than Fiction Film Festival Canberra.
RIDM Documentary Festival Montréal.
Sheffield Documentary Festival.
Festival du film français au Japon.
Le Festival international du film documentaire de Santiago du Chili.
Dans la classe d’accueil de Brigitte Cervoni, les élèves venus des quatre coins du monde commencent par chacun dire « bonjour » dans sa langue. 24 élèves et autant de nationalités, que nous allons suivre sur une année scolaire rythmée par les saisons, par les rendez-vous des parents avec la professeure, mais également par les départs et les arrivées d’élèves ballottés par les structures sociales.
En classe, ils parlent de leur immigration en France, questionnent l’existence de Dieu, et tournent un film pour réfléchir et mettre en scène leurs différences et leurs ressemblances. Ils apprennent à vivre ensemble, à se soutenir, et à s’aimer. Leur professeure les aiguille sur cette voie tout en leur laissant un important espace d’expression. Parfois, il y a de la révolte et on devine la souffrance et les difficultés de ces adolescents déracinés.
Brigitte Cervoni les emmènera jusqu’à Chartres dans un festival où leur petit film remportera le prix du meilleur film scolaire. Aux effluves de révolte se substituent alors les effusions de joie. Mais vient l’été, et c’est l’heure des adieux. Ils sont forts, émouvants et déchirants. C’est qu’au cours de cette année s’est jouée pour ces adolescents toute une réinvention, une reconstruction.
« J'ai vu dans cette classe une utopie réalisée », Julie Bertuccelli.
Née en 1968, Julie Bertuccelli a été assistante à la réalisation et a réalisé plusieurs documentaires.
« Depuis qu’Otar est parti » est son premier long métrage de fiction, pour lequel elle a reçu le Grand Prix de la Semaine de la Critique (Cannes 2003) et le César 2004 du Meilleur Premier Film.
Elle a réalisé « L'Arbre » avec Charlotte Gainsbourg en 2010, film de clôture du 63e Festival de Cannes.
Élue en juin 2013 à la tête de la Scam, elle en est la première femme présidente.
« La cour de Babel » est nommé au César du Meilleur Documentaire 2014, tandis que son film suivant, « Dernières nouvelles du cosmos », sera nommé au César du Meilleur Documentaire 2017.
La Bible raconte que les Hommes voulurent construire une tour si grande qu’elle toucherait le ciel. En ce temps, ils parlaient une langue commune. Dieu, pour les punir de leur affront et de leur orgueil, les dispersa aux quatre coins du monde et mélangea leurs langages, les séparant par des langues différentes. La tour fut renommée « la tour de Babel », ce qui veut dire la tour du « mélange ».
Dans la cour d’école du collège de la Grange-Aux-Belles dans le 10e arrondissement de Paris, des adolescents qui viennent de partout dans le monde sont réunis, mêlés aux élèves francophones. Cette « cour de Babel » qui titre le film est bien celle du mélange, de la diversité, mais contrairement au récit biblique, elle ne disperse pas les Hommes comme l’avait fait Dieu, elle cherche à les réunir, à leur ré-apprendre à vivre ensemble et à parler un langage commun, qui passe peut-être moins par la langue que par le respect de l’autre et l’empathie qu’on peut éprouver pour lui.
La question de Dieu est d’ailleurs abordée dans une scène centrale du film. La classe d’accueil, d’une grande mixité ethnique et religieuse (24 élèves pour 24 nationalités) débattent entre eux pour percer les mystères de leurs différences, et se posent des questions existentielles abyssales : pourquoi y a-t-il plusieurs langues ? Plusieurs religions ? Et leurs doutes, leur incapacité à saisir une vérité, une clarté, face à ces mystères, les rapprochent.
Ce qui prime dans le film de Julie Bertuccelli, c’est le dialogue, l’échange, l’entraide. En témoignent les nombreuses scènes où les élèves se soufflent les réponses, en font la traduction, se soutiennent. Cette entraide est fondamentale, car elle pose les bases nécessaires pour faire l’apprentissage d’une langue nouvelle (pour la plupart des élèves) dans un pays nouveau, où la précarité règne pour les immigrés.
Cette cour de Babel, elle rythme le film, revenant comme un leitmotiv, c’est-à-dire une répétition, un refrain entêtant. Elle est toujours filmée de haut, d’un point de vue plongeant (on appelle ce cadrage une « plongée »), ce qui met le spectateur dans une position d’observateur ; un point de vue supérieur qui évoque aussi l’oeil de Dieu qui surveillait les Hommes et leur tour de Babel dans la Bible.
Julie Bertuccelli, la réalisatrice, a choisi de filmer le collège comme un microcosme dont on ne sort que dans un cadre scolaire (le voyage organisé par l’école pour le festival de films scolaires). Son approche de cinéma mime l’approche éducative de Brigitte Cervoni, l’enseignante de la classe d’accueil : ne pas s’introduire dans la vie privée des élèves, ne pas dépasser la ligne qui sépare de l’assistanat social. Cette pudeur est nécessaire pour que la salle de classe devienne cet espace rassurant où l’échange et l’erreur sont possibles. La caméra ne lâche pas les visages des adolescents pour capter un maximum de réactions, tandis qu’ils apprennent à accepter leur propre histoire en écoutant celles des autres.
Ces histoires, elles sont tristes parfois. Nous n’en connaissons jamais tous les tenants et les aboutissants, mais en percevons des éclats, des morceaux, quand les élèves se racontent timidement devant la caméra (Xin, la petite chinoise, raconte avoir été séparée de sa mère pendant dix ans), ou quand les parents ou tuteurs se présentent devant la professeure. Fuir un mariage forcé, fuir une crise économique, fuir la menace néo-nazie, les motifs d’immigration se dévoilent petit à petit, comme les pièces d’un puzzle qui ne sera jamais totalement assemblé.
La pièce maîtresse de ce puzzle est Brigitte Cervoni. Au fil du film, elle est de plus en plus présente à l’image – elle fonde, soude, supporte le groupe en les encourageant à s’ouvrir les uns aux autres, sans jugements et sans craintes. Ce qu’il en ressort, c’est la joie des adolescents de faire partie de cette classe, qui culmine lors du festival où ils gagnent le prix du film scolaire. L’école leur offre un espace salvateur de légèreté, alors que souvent une lourde responsabilité leur incombe à la maison, puisqu’ils doivent se faire les interprètes de leurs parents qui ne parlent pas toujours français.
Au fil des saisons qui se déploient dans la cour de récré, une mélancolie se tisse dans le temps qui passe, dans la vision de ce groupe qui se consolide pour mieux se déliter à la fin. C’est alors l’heure des adieux, on s’enlace, on se dit « bonne chance », et Xin, restée presque muette pendant la majorité du film, confie soudain ce qu’elle a au fond du cœur en avouant à sa professeure, à travers un texte écrit sur une carte, qu’elle a été pour elle comme une mère de substitution. Alors qu’elle était restée en retrait toute l’année, elle pleure sans retenue, et ces larmes traduisent, dans les silences de Xin, toute l’importance qu’a eu cette classe d’accueil pour elle : une petite famille de fortune, constituée de pièces rapportées, qui s’est formée autour de Brigitte Cervoni, bienveillante cheffe de tribu.
La dernière image du film est de nouveau une image de la cour, vidée de ses élèves. Au centre de l’image, l’arbre de la cour qui s’est couvert de feuilles à nouveau, métaphore de l’évolution des élèves de la classe d’accueil. Pour la première fois, ce n’est plus un point de vue plongeant, supérieur. Le film a changé notre regard, pour l’aligner petit à petit au niveau de ces adolescents déracinés, en nous immergeant dans leurs échanges, dans leur apprentissage, qui est aussi, et surtout, un partage.
- - A quoi fait référence le titre du film, « La cour de Babel » ? Quelles sont les ressemblances et les différences avec cette référence ?
- - Qu’apprend-t-on sur la vie des élèves de classe d’accueil ? Comment est-ce dévoilé ?
- - Pourquoi les élèves sont-ils aussi tristes quand arrive la fin de l’année scolaire ?
- - Comment est filmée la cour de récré ? Quelle différence y a-t-il avec la manière dont est filmée la salle de classe ? Selon vous, pourquoi ?
Pour aller plus loin : découvrez le dossier pédagogique complet réalisé par Zéro de conduite en cliquant ici.
- - Julie Bertuccelli a rencontré Brigitte Cervoni, l’enseignante du film, lors d’un festival dont la réalisatrice était jurée. Brigitte Cervoni était venue avec ses élèves présenter un film réalisé en classe.
- - Julie Bertuccelli a passé une année scolaire entière à filmer la classe de Brigitte Cervoni.
- - Julie Bertuccelli a été séduite par la diversité de cette classe d’accueil : « Je savais qu'il était possible de vivre ensemble. Là, j'en ai trouvé la preuve ».
- - La réalisatrice a tourné beaucoup de documentaires pour la télévision avant de passer à la fiction avec son premier long métrage, et de retourner au documentaire avec « La cour de Babel ». Elle s’est intéressée à la formation des juges (« La fabrique des Juges »), à celle des vendeuses des Galeries Lafayette (« Bienvenue au Grand Magasin »), a travaillé sur un portrait de résistant (« Le mystère Glasberg ») et sur celui de la militante féministe Antoinette Fouque (« Antoinette Fouque, qu’est-ce qu’une femme ? »).