"Mitraillette" a 12 ans. Il vit à la Cité rose, sa cité qu'il ne quitterait pour rien au monde. Son univers, c’est sa famille : ses cousins Isma, 16 ans, qui admire Narcisse, le caïd du quartier et prend un mauvais chemin. Et Djibril, 22 ans, étudiant à La Sorbonne qui rêve de devenir avocat. Mitraillette, lui, aimerait juste sortir avec Océane, la plus belle fille du collège. Leurs destins sont liés, au sein d'un quartier, au cœur de ses tours où les rêves, parfois, se paient cash.
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1. Trois personnages attachants.
2. Énergie communicative.
3. Différents visages de la banlieue.
Trois personnages, trois parcours différents qui brassent les grands questionnements d’aujourd’hui autour des quartiers populaires. La banlieue a plusieurs visages, celui de la violence et des trafics de drogue, mais aussi celui de la joie de l’enfance, des amitiés fortes, de la volonté de s’en sortir et de rêver.
Prix du meilleur film dans la catégorie « Enfants terribles », Festival international du film de Gijon, Espagne.
Grand prix du Femi, Festival régional et international du cinéma de Guadeloupe.
ECFA Award - Schlingel - International film festival for children and young audience, Chemnitz, Allemagne 2013.
Un coup de feu. Un garçon de 12 ans est emmené sur un brancard. C’est Aimé, que tout le monde appelle « Mitraillette ». Entre la vie et la mort, il nous raconte son histoire, et celle de sa cité la Cité rose, qu’il ne quitterait pour rien au monde. Il y vit heureux avec sa mère aimante qui travaille à la bibliothèque du collège, son meilleur ami « La crête » et son cousin Isma, 16 ans. Mitraillette fait le pari avec La crête de réussir à embrasser Océane, la plus belle fille de l’école.
Isma, lui, n’y va plus, à l’école. Il est guetteur pour Narcisse, le caïd du quartier qui gère le territoire de la Cité rose pour le trafic de drogue, sous la coupe du Gitan. Mais une descente de Police vient mettre à mal leurs affaires, et Gitan met le trafic en pause pour quelques semaines, en attendant que les choses se calment. Narcisse veut en profiter pour s’émanciper du baron de la drogue et gérer ses propres affaires. C’est alors qu'Isma entend par inadvertance la conversation téléphonique d’un caïd d’une cité rivale qui cherche à écouler un important stock de cocaïne. Isma, qui a la côte avec Narcisse depuis qu’il a volé un 4X4, lui propose le plan.
Djibril, 22 ans, est le frère d’Isma. Il vit à paris et fait des études de droit : son rêve est de devenir avocat. Il sort avec une étudiante de bonne famille qu’il cache à ses parents parce qu’elle est blanche. S’étant battu toute sa vie pour pouvoir quitter sa cité et faire des études, Djibril se sent constamment victime de discriminations, raciale et sociale. Cela créé des tensions avec sa petite-amie dont il est pourtant très amoureux. Quand Djibril se retrouve par un mauvais concours de circonstances à bord d’une voiture volée, la police le traite comme un délinquant sans appliquer strictement ses droits. Djibril sort du commissariat plus remonté que jamais. Il se dispute avec sa copine qui voudrait l’aider, mais il refuse d’être aidé par des blancs. Il retourne alors à la Cité rose.
Mitraillette veut prévenir Djibril qu’Isma est en train de prendre une mauvaise voie, mais n’ose pas trahir son cousin. Il tente plusieurs approches pour plaire à Océane, mais toutes échouent. C’est lorsqu’il la croise par hasard à la bibliothèque qu’ils se rapprochent – sans sa bande d’amis pour l’observer, Mitraillette arrive à être lui-même près d’Océane. Il décide de lui écrire un poème, mais La crête, par peur de perdre son pari, vole sa prose et la lit devant toute la classe. Les deux amis se battent, mais se réconcilient rapidement. Mitraillette avoue alors à La Crête qu’il est vraiment tombé amoureux d’Océane. Ils décident d’aller à Paris pour tenter d’entrer à Roland-Garros où Océane assiste à la finale avec son père, afin que Mitraillette puisse lui avouer ses sentiments. Ils parviennent à pénétrer dans le stade, et même à assister à la conférence de presse de Nadal, le vainqueur du tournoi. Ils apparaissent à l’écran et Océane sourit lorsqu’elle voit Mitraillette à l’image.
De son côté, Isma a été convoqué chez le proviseur qui révèle à sa mère les nombreuses absences injustifiées. La mère, furieuse, le consigne alors à la maison, mais il parvient à s’éclipser pour assister à l’échange entre Narcisse et le caïd de la cité rivale. Mais Narcisse a tendu un piège à son fournisseur, et récupère la drogue sans leur donner l’argent. Il paie Isma grassement et l’adolescent se satisfait de tout cet argent facile.
Djibril retourne sur Paris pour passer un entretien pour un stage. Lorsque l’avocat parle d’une différence avec le candidat qui l’a précédé, Djibril s’emporte et explique pourquoi être noir et venir de banlieue lui donne plus de force et plus de volonté. Mais l’avocat parlait simplement des 30 minutes de retard du jeune homme. Djibril comprend alors qu’il est son propre ennemi. Malgré cela, convaincu par sa fougue, l’avocat le choisit pour le stage. Djibril, transformé, se réconcilie avec sa petite-amie et l’amène à la Cité rose pour la présenter à ses parents. Il tombe alors sur Isma et Mitraillette qui marchent ensemble dans la rue. C’est la victoire : Océane vient d’envoyer un SMS à Mitraillette en demandant qu’ils se voient. C’est à ce moment qu’une voiture débarque en trombe et kidnappe Mitraillette sous les yeux de ses cousins impuissants.
Djibril se rend alors compte que son petit frère travaille avec les dealers de drogue. Furieux, il le rosse et lui interdit de s’approcher de Mitraillette à nouveau. Puis il va trouver Narcisse pour savoir qui a kidnappé son cousin, mais le caïd fait mine de ne rien savoir. Lorsque Djibril tente d’appeler la police, Narcisse le menace avec une arme. Gitan fait alors irruption avec ses hommes de main. Ils récupèrent l’argent et Gitan frappe Narcisse pour lui avoir désobéi. Accompagné de Narcisse et de Djibril, il va à la rencontre de son homologue de la cité rivale, un autre baron de la drogue. Il lui rend l’argent, et l’homme libère Mitraillette. Les deux hommes se serrent poliment la main. Mais une rixe éclate entre Narcisse et le caïd qui s’était fait voler. Un coup de feu part. La balle atteint Mitraillette au ventre. Djibril leur hurle d’appeler les secours, Mitraillette est emmené en ambulance.
Nous le retrouvons sur le brancard, entre la vie et la mort, comme au début du film. Mitraillette raconte que la mort, c’est quand on arrête de rêver. Et que lui a l’intention de continuer de rêver. Il ouvre les yeux.
« Je me mets à la place d’un jeune de 15 ans qui a des origines étrangères, une couleur de peau qui n’est pas blanche et qui grandit en cité. Il faut que les gens qui ne sont pas à sa place se demandent quelle image on lui renvoie », Julien Abraham.
Julien Abraham a grandi dans une banlieue pavillonnaire d’Aix-les-Bains (95) où il est né en 1976. Après un bac ES, il s’engage dans des études de gestion et économie à La Sorbonne. Après ses études, il monte un projet de documentaire qui le mène de l’Afrique à l’Asie en passant par l’Amérique du Sud.
Après une année passée à Buenos Aires, Julien Abraham se lance fin 2007 dans le pilote d’une série qui deviendra en 2013 son premier long métrage : « La cité rose ».
« La cité rose » débute par le son d’un coup de feu sur un écran noir qui annonce la fin dramatique du film. Puis une voix se fait entendre ; l’écran est toujours noir, nous ne savons pas à qui cette voix appartient ni à qui elle s’adresse : « regarde-moi ! Regarde-moi ! » Cette supplication semble presque s’adresser directement au spectateur, comme si le personnage l’implorait de le regarder, de le voir, d’ouvrir grands les yeux. Avec ce début de film, Julien Abraham expose son intention de réalisateur : donner à voir ce qui a été caché, ou mal montré : la vie en banlieue avec ses différents visages.
Un de ces visages est évidemment la violence. Nous comprenons que cette voix s’adresse à un petit garçon qui a reçu une balle et se tient entre la vie et la mort. A travers l’utilisation de la voix off, Mitraillette va nous raconter son histoire, et pour raconter son histoire, il doit nous raconter l’histoire de sa cité. Le réalisateur choisit donc de commencer son film par la fin, puis de remonter le fil des événements pour comprendre les causes qui ont conduit au drame. Par ce procédé, Julien Abraham rappelle que derrière les violents faits divers des banlieues qu’on expose parfois au journal télévisé, il y a des individus avec une histoire, il y a des causes sociologiques qui conduisent à ces drames. La Crête, le meilleur ami de Mitraillette, apprend tristement la tragédie par le journal télévisé. Le présentateur, David Pujadas, y parle d’une fusillade liée à un règlement de compte entre bandes. Or la fin du film nous apprendra qu’il s’agissait en réalité d’une balle perdue suite à une bagarre. Cette déformation peut paraître minime, mais elle change l’image de la banlieue et la représentation qu’on se fait du drame.
Nous remontons donc le fil de l’histoire avec la voix de Mitraillette pour nous guider à travers la Cité rose. Il explique n’être jamais allé à Paris, « kiffer » sa cité qui est comme un immense terrain de jeu – et dont l’effet « bac à sable » est accentué par les nombreuses prises de vue aériennes réalisées avec un drone. « Ici c’est comme un village, tout le monde se connaît » renchérit Mitraillette. La photographie du film, solaire, accompagne ce discours du personnage : la Cité rose est un lieu où on peut vivre heureux. La caméra capte souvent les rayons du soleil, va chercher le ciel bleu dans les cadrages, pour donner ce sentiment de rayonnement, et casser le cliché de la banlieue insalubre où le bien-être est interdit. Le meilleur exemple est cette scène où Mitraillette, Isma et la Crête se filment en train de manger du piment puis plongent dans l’eau. Il y a quelque chose de la candeur de l’été, de l’innocence de l’enfance.
Mais si Mitraillette est encore un enfant, le film est le récit de son passage progressif à l’adolescence, qui se fait à travers les premiers émois amoureux, les questionnements identitaires, et la violence. L’amour est au centre du parcours de Mitraillette : il s’éprend d’Océane, « la plus belle fille de l’école ». Au départ, Mitraillette est « en représentation », c’est-à-dire qu’il répète des clichés, des idées toutes faites, sur comment séduire une fille. Il agit en fonction du regard de ses camarades. Lorsqu’il parvient enfin à parler à la jeune fille en-dehors de ce cadre, sans le regard de sa bande, il arrive à véritablement discuter avec Océane, et elle lui dira même « t’es plus sympa sans tes potes ». Le phénomène de groupe pousse Mitraillette à reproduire des clichés de banlieue, comme pour faire perdurer des attitudes qui définissent sa communauté. Mais seul face à Océane, il réussit à être lui-même et à faire preuve de plus de sensibilité.
Le questionnement identitaire s’incarne dans la scène du cours d’histoire, où Mitraillette ne se reconnaît pas dans la leçon sur les ancêtres Gaulois : « Madame, moi mes ancêtres c’est pas des Gaulois ». Il y a un décalage, un problème d’identification qui pousse Mitraillette à s’interroger sur sa place, sur ce que veut dire être Français avec des ancêtres africains. Il conserve la photo du « dernier esclave de la famille » religieusement, comme une relique. Elle le lie à son passé, à son histoire, qui ne doit pas être remplacée par l’Histoire enseignée dans les manuels scolaires.
Le rapport à la violence vient achever de faire entrer Mitraillette dans un âge plus adulte : elle représente la fin de l’innocence, de l’enfance. Lors de la descente de Police au début du film, Mitraillette joue à un jeu vidéo. Il doit faire feu sur des ennemis virtuels. Pendant ce temps, la police tire sur les dealers en fuite. Le montage fait que les deux scènes se déroulent en même temps, ce qui montre déjà que la réalité de la violence de la cité plane au-dessus de la tête de Mitraillette. Ce surnom même annonce le coup de feu final qui le mettra entre la vie et la mort. Cette violence, c’est aussi celle de grandir sans père. Avec un père absent, Mitraillette cherche des modèles masculins dans ses aînés : ses cousins.
Isma ne va plus à l’école, il est guetteur pour Narcisse, le caïd de la cité. Djibril lui a quitté la cité pour vivre à Paris et faire des études de droit. Ils représentent deux directions possibles pour Mitraillette, deux futurs différents. Isma est fasciné, comme beaucoup de jeunes des quartiers, par Tony Montana, le personnage emblématique du film « Scarface ». A plusieurs reprises dans « La cité rose », l’adolescent cite son « héros » et rêve de devenir « Isma Montana » : la richesse, les filles, les armes. Il est dans l’illusion de l’argent facile et de la grandeur. C’est après avoir vu un film avec un « car-jacking », un vol de voiture, qu’il décide de voler un 4x4 pour impressionner Narcisse. Isma est porté par une sublimation de la violence et de la délinquance que peut parfois véhiculer le cinéma.
Il oublie que « Scarface » est un « rise and fall », c’est-à-dire un film où le personnage atteint des sommets, avant de connaître une chute violente. Cette idée de monter pour tomber de haut est présente dans la mise en scène. Lorsqu’elles ne représentent pas le point de vue du guetteur, les vues aériennes font ressentir la verticalité des cités, et Isma passe la moitié de son temps sur les toits. Les cadrages accentuent cette verticalité, en mettant en rapport le haut et le bas, le toit et la rue en contrebas. Lorsqu'Isma est engagé par Narcisse, il fanfaronne devant ses amis, cite encore Tony Montana et la caméra le film en « contre-plongée », c’est-à-dire qu’elle est orientée vers le ciel, ce qui donne la sensation qu'Isma nous surplombe. L’image le grandit, et les rayons du soleil viennent se poser sur lui comme pour le glorifier. Ce cadrage souligne l’idée qu’Isma pense être sur le chemin de la grandeur.
Mais en réalité, il reste l’homme à tout faire des dealers : « quand on est guetteurs à la cité, on est aussi le larbin des dealers ». Narcisse, le chef des dealers sur le territoire de la Cité rose, défend son « activité » devant Djibril qui lui est contre le trafic de drogue. « On est des artisans du capitalisme sauvage » lui rétorque le caïd, « si on nous enlève notre moyen de survie il nous reste quoi ? Bang bang ! » renchérit un autre. Cette scène qui paraît anodine nous dit que le trafic de drogue est l’opium de la révolte des quartiers. Le fait de pouvoir faire « carrière » dans le trafic assure que les banlieues ne se révolteront pas. Le nom de « Narcisse » n’est pas donné au hasard : dans la mythologie grecque, Narcisse est un homme qui tombe amoureux de son reflet. C’est le point commun entre Narcisse et Isma, c’est pour cela que Isma voudrait devenir comme Narcisse. Ils sont tous les deux amoureux de leur image de gangster.
« Un avocat noir c’est pas possible, au moins dans notre business y’a pas de discrimination » dit la bande de dealers à Djibril. « Il est temps de te marier, il faut épouser une noire, les blanches elles connaissent pas la famille » lui disent les amis de sa mère. Djibril a « le cul entre deux cultures », il est tiraillé entre sa vie à Paris, où il sort avec une jeune femme blanche, et sa famille à la Cité rose. Le film renverse les clichés en montrant, non pas un jeune homme discriminé, mais l’obstination de Djibril de vouloir s’en sortir seul sans être aidé « par un blanc ». Sentiment justifié par la scène du commissariat qui montre que la justice n’est pas la même pour tous : les policiers considèrent Djibril comme un délinquant, refusent d’écouter son histoire, le malmènent et ne lui lisent pas ses droits. C’est avec la scène de l’entretien pour le stage que Djibril apprend à ne pas voir de la discrimination partout. Il s’emporte lorsque l’avocat parle d’une « différence » avec le candidat précédent, pensant qu’il fait allusion à sa couleur de peau, alors que l’avocat parle de son retard. Pourtant, il lui donne le stage. Djibril comprend alors qu’il a été injuste avec sa petite-amie et va s’excuser auprès d’elle en lui expliquant que « des fois on se construit des cages ».
Cette cage, elle est représentée visuellement par le format de l’image. C’est un format « 4/3 », c’est-à-dire que l’image a un format carré avec deux bandes noires visibles à droite et à gauche du cadre. La banlieue peut aussi être un lieu qui emprisonne, un lieu étriqué sans ouverture sur le monde. En sortant de cette « cage », Djibril renoue avec sa petite amie. Il est allongé sur le lit, pendant qu’elle prend sa douche, et il est filmé à l’envers : le cadre est renversé. Ce renversement exprime son changement de point de vue, d’attitude : il y a transformation, renversement dans sa vision de la discrimination.
« La cité rose » parle ainsi à la fois des joies et des difficultés de vie d’un quartier, avec une mise en scène inspirée du cinéma de Quentin Tarantino, de Spike Lee ou du film « La cité de Dieu » : c’est un univers de surnoms (Mitraillette, La crête, Gitan, Cheveux...) qui jongle entre la comédie sociale (la vie de Mitraillette), le drame intimiste (l’histoire de Djibril) et le film de gangs (le parcours d’Isma). Les trois trajectoires sont mises en parallèle et se font écho. Quand Mitraillette avoue, en voix off, adorer Cyrano, Isma s’affirme dans la violence en criant « Oui je suis un chaud » face à Narcisse qui lui donne des claques. Les grands de la cité sont coursés par la police au début du film, Mitraillette et La Crête sont eux poursuivis par les agents de la RATP dans le métro lorsqu’ils débarquent à Paris. Ils n’arrivent pas, dans un premier temps, à rentrer à Roland Garros, et s’asseyent contre une grille qui symbolise la frontière entre eux et la vie parisienne. Mitraillette et Djibril ont le même souci. Ils sont tous les deux amoureux d’une fille d’une classe sociale supérieure.
A la suite du deal de drogue, Narcisse paie Isma et un homme de main lui dit : « t'emmèneras ta copine à Eurodisney ». La scène suivante montre Mitraillette et La crête dans le bus qui traverse Paris et les premiers mots de Mitraillette sont : « hé regarde y’a Eurodisney » qu’il confond avec le Sacré-Cœur de Montmartre. Cette répétition immédiate du mot « Eurodisney » vient créer une résonance entre le parcours d’Isma et celui de Mitraillette. Leurs destins sont liés. Les histoires finissent par se rencontrer lors de l’enlèvement de Mitraillette. Dans la dernière scène où apparaît Isma, l’adolescent, perché sur son toit, surplombe la cité qu’il rêvait de dominer. Djibril lui court en bas, dans la rue, pour tenter de sauver son petit cousin. Isma a cherché à s’élever de la mauvaise façon, et c’est les autres qui doivent en payer le prix.
La légèreté de l’innocence de l’enfance est alors mise à mal par la violence qui a rattrapé Mitraillette. Bien que les échanges entre Gitan et le baron de la drogue rival soient cordiaux et polis, une balle part. Mitraillette, depuis son brancard, nous dit qu’il ne veut pas arrêter de rêver. Il faut avoir ses propres rêves, et pas reproduire des schémas vus dans les films ou à la télévision comme le fait Isma. Mitraillette lui rêve de sortir avec Océane, de vivre heureux dans sa cité. Djibril rêve de devenir avocat. Isma rêve de devenir Tony Montana. Trois rêves, trois visages de la cité. La chanson du générique le dit bien : « obligés de se battre pour que nos rêves naissent ». Il faut rêver de nouveaux rêves, et se battre pour les réaliser. Car le film le montre bien : l’ascension dans le banditisme et la drogue n’est pas un rêve. C’est une illusion.
- Quel est le rêve de Mitraillette ? Celui d’Isma ? Celui de Djibril ?
– Quels liens pouvez-vous faire entre leurs trois parcours ?
- Pourquoi Isma devient-il guetteur ? Pourquoi cite-t-il, à plusieurs reprises dans le film, Tony Montana, le héros de « Scarface » ?
– Qui sont les ancêtres de Mitraillette ?
– Pourquoi Djibril s’emporte-t-il lors de son entretien avec l’avocat ? A-t-il raison ou tort ?
– Selon vous, pourquoi le réalisateur utilise de nombreuses fois des prises de vue aériennes qui survolent la cité dans le film ?
– Quels sont les différents aspects de la cité montrés dans le film ?
– Julien Abraham, réalisateur du film, a voulu privilégier la caméra portée pour son tournage, afin que le cadreur puisse s’adapter à l’improvisation des acteurs.
– Le jeune Azize Diabate Abdoulaye, qui joue le rôle de Mitraillette, habite à la Cité rose dans la vie de tous les jours.
– Des artistes comme Soprano, Youssoupha et Sexion d’Assaut ont participé à la bande-originale du film.
– La plus grande inspiration de Julien Abraham pour « La cité rose » est le film brésilien « La cité de Dieu ».