Lorsque Justine Lacroix, charmante journaliste télé cantonnée à la rubrique « chiens écrasés », rencontre un séduisant chirurgien urgentiste, c’est tout de suite le coup de foudre… Et le début d’une grande histoire d’amour.
La jolie blonde parisienne et le grand brun de Nanterre deviennent vite inséparables, mais il y a juste un petit détail que Justine a oublié de prendre en compte : l’homme qu’elle aime est… Arabe, enfin « français issu de l’immigration ». Un détail pour Justine et Djalil mais pas pour leurs familles respectives, les Lacroix et les Boudaoud…
Retrouvez les offres Vidéo à la demande pour le film "Il reste du jambon ?" sur le site de référencement VOD du CNC.
Contactez la société de production :
Les films du cap 10, rue Bertin Poirée – 75 001 Paris
lesfilmsducap@lesfilmsducap.com
Tel : +33 1 44 76 00 50
Consultez le dossier de presse complet du film et la page internet officielle du film.
1. Répliques qui font mouche,
2. Énergie débordante,
3. Romantisme.
Le thème du couple mixte est l’occasion de promouvoir un message de vivre-ensemble où l’amour est plus fort que les idées reçues. Le film s’amuse à détourner les clichés autour du choc des cultures et interroge les limites des traditions.
Festivals :
Festival International des jeunes réalisateurs de Saint Jean de Luz
Prix du public Radio-Canada au Festival Cinéfranco 2011 (Toronto)
Diffusion télévisée :
Canal +
Ciné +
TF1
M6
CStar
Justine Lacroix est journaliste. Mais quand elle rompt avec son petit-ami, accessoirement son patron, elle se trouve reléguée à couvrir des sujets mineurs qui l’ennuient. Affublée de son cameraman et de son ingénieur son un peu idiot, elle fait aujourd’hui un reportage sur des nouvelles croquettes pensées à la fois pour le chien et pour l’homme. Une bouchée de ces croquettes miracles l’envoie directement à l’hôpital, où elle fait la rencontre de Djalil, séduisant chirurgien urgentiste dont elle tombe sous le charme.
Le coup de foudre est réciproque, et malgré les inquiétudes de sa collègue, Justine accepte un rendez-vous galant. La magie opère, Justine et Djalil sont amoureux. Mais du côté des familles, la mixité du couple fait des émules. Les parents de Justine, bourgeois férus de musique classique, ont la tête remplie de préjugés contre les Arabes, tandis que dans la famille de Djalil on espère encore le marier à une fille du « bled ».
Le quotidien du couple est malmené par les petites discriminations de tous les jours : dans une boutique de vêtements, un agent de sécurité raciste accuse Djalil d’avoir l’intention de voler une ceinture. Leur amour plus fort que le regard de la société, Djalil et Justine décident d’emménager ensemble. Leurs différents amis se rencontrent donc pour la première fois à l’occasion de la pendaison de crémaillère. Les préjugés ressortent entre les deux communautés (Justine vient d’un milieu aisé alors que Djalil a grandi à Nanterre), mais, entre deux séances de drague maladroite, tout ce petit monde apprend à s’entendre.
Djalil emmène Justine dans la cité où il a grandi. Elle découvre un monde qu’elle ne connaissait pas, rempli de potes d’enfance qui n’ont jamais quitté le quartier et de caïds sensibles qui font des imitations. Djalil croise par hasard sa sœur, et lui interdit de dire à la famille qu’elle l’a vu avec une « Française »….
Un soir en rentrant chez elle, Justine trouve un mouton dans la baignoire. C’est pour l’Aïd lui dit Djalil. Le mouton doit être tué et mangé. Pour Justine, il en est hors de question – elle s’est attachée à l’animal. Djalil abdique et un matin, ils lui rendent sa liberté dans un parc.
Justine présente ses parents à Djalil. Il faut beaucoup de patience au jeune médecin pour encaisser les remarques racistes anodines de ces derniers. Mais de l’autre côté, Justine n’a toujours pas rencontré la famille de Djalil. Éprouvée par ses sujets de reportages de plus en plus médiocres, la jeune femme déprime. Djalil consent alors à l’inviter chez ses parents.
Justine découvre une famille nombreuse où elle a du mal à trouver sa place, mais parvient à gagner le respect de la mère de Djalil en lui tenant tête. Les deux familles se rencontrent alors lors du mariage d’un cousin de Djilal où ont été conviés Justine et ses parents. Si la mère de Justine s’ennuie ferme dans ce mariage où il n’y a pas de champagne, son père boit en cachette avec celui de Djalil. Les deux hommes s’entendent à merveille.
Mais Justine est abordée par l’ex-compagne de Djalil qui lui promet que ce dernier ne se mariera jamais avec une Française. Déstabilisée, Justine assiste ensuite à une scène qui la choque profondément : Djalil refuse de laisser entrer l’une de ses sœurs au mariage, car elle est tombée enceinte d’un homme qui l’a abandonnée. Sur la route du retour, Justine confronte Djalil sur son ex-compagne et sur la manière dont il traite sa sœur. Une dispute s’ensuit, Justine et Djalil rompent.
Les jours passent. Djalil et Justine, séparés l’un de l’autre, tentent de tromper leur ennui et leur solitude. Justine tient tête à son patron et décide de réaliser un documentaire sur la mère de Djalil. À cette occasion, elle vient filmer le spectacle de fin d’année de la classe de CE2 (que la mère de Djalil a rejoint pour apprendre le français). Djalil s’excuse auprès de Justine et lui déclare sa flamme. Les familles heureuses, sont réunies autour du couple qui se retrouve.
Anne Depétrini naît le 21 septembre 1969. Après des études de journalisme, elle travaille au journal économique « Le revenu français ». En 1996, elle devient speakerine météo pour Canal +, puis animera l’émission « La grande famille » avec Philippe Gildas. Elle remplacera par la suite Alain Chabat pour animer le jeu « Le burger quiz ».
Anne Depétrini s’essaye au cinéma en apparaissant dans « Seuls two » d’Eric et Ramzy en 2004, puis dans « La clinique de l’amour » et « Dépression et des potes » en 2012. En 2010, elle passe derrière la caméra et réalise « Il reste du jambon ? », son premier long métrage.
Le générique qui ouvre « Il reste du jambon ? » inscrit le film dans une comédie du quotidien : l’accumulation des objets de tous les jours fonde le foyer, la maisonnée. Toute la problématique du film tient dans ce générique, avec ces objets qui se répondent et s'opposent : un couple peut-il construire un quotidien quand il vient de deux cultures différentes ?
Avec humour et excès le film tente de brasser un maximum de clichés sur les déboires des couples mixtes pour mieux les tourner en ridicule. Une juxtaposition de saynètes truculentes influencées par la comédie burlesque vient rythmer le film : une poursuite d’un mouton en appartement, une robe faite en charcuterie...mais le film cache sous ses airs légers des questions graves de discrimination. Les a priori de la collègue de Justine (« et s’il te demande de te voiler ? »), les préjugés des parents de la jeune journaliste (« Ils ont du courage ces gens-là, je les imagine sur leurs chameaux, majestueux ») ou encore le vigile paranoïaque de la boutique de vêtements qui dit « connaître ces gens-là » en parlant de Djalil, sont autant d’obstacles à la relation entre Justine et Djalil. Anne Depétrini, la réalisatrice, affiche son intention : l’amour est plus fort que les barrières sociales.
Car bien que Djalil soit chirurgien urgentiste, la société le renvoie toujours à ses origines algériennes. « Ça te dérange pas que je sois arabe ? » demande-t-il à Justine lors de leur premier rendez-vous. « Ben non, c’est comme si tu me demandais si ça me dérangeait de sortir avec un rouquin » répond-elle. Mais Djalil est catégorique, pour lui, être algérien, « c’est l’anagramme de galérien ».
Du côté de la famille de Djalil, le vivre-ensemble n’est pas non plus une évidence : « dans les races, il y a parfois des incompatibilités » dit la mère du chirurgien. La famille nombreuse de Djalil, composée de trublions en proie à des questionnements sur la tradition (le port du voile de la cousine de Djalil, la place du grand-frère qui a tout pouvoir sur ses sœurs….), contraste avec les parents de Justine qui semblent figés dans une bourgeoisie périmée. Le couple réunit donc ces deux mondes que tout oppose. Lors de la fête de mariage, il y a une réconciliation de ces deux communautés : les pères de Djalil et Justine fraternisent autour d’un verre de « schnaps ». Ironiquement, c’est le soir de cette réunification que Djalil et Justine vont rompre.
A l’origine de cette rupture, il y a le conservatisme de Djalil, qui refuse avec la même véhémence la consommation du porc et les minijupes de sa sœur. Il y a surtout la manière dont il traite son autre sœur, reléguée au hors-champ (nous l’apercevrons à peine lors de la scène du mariage), chassée de la famille par son frère pour être tombée enceinte d’un homme qui l’a quittée. Bien qu’il subisse lui-même le racisme, Djalil peut lui aussi avoir des propos discriminatoires, comme lorsqu’il dit d’une présentatrice à la télévision : « elle est sacrément noire ».
Du côté de Justine, c’est sa capacité à s’adapter à ces codes, au poids de ces traditions, qui fait défaut. Il est hors de question pour elle de tuer le mouton pour l’Aïd et elle continue de ranger son jambon dans le réfrigérateur. Chacun va reproduire, progressivement, les préjugés propres à son appartenance culturelle. Cette difficulté de la co-existence des cultures culmine lorsque Justine, hors d’elle, traite Djalil de « sale bougnoule ».
C’est alors par les parents que le couple va se réunir à nouveau. En découvrant la personnalité, sage et pétillante, de la mère de Djalil, Justine parvient à comprendre et se rapprocher de la culture musulmane de l’homme qu’elle aime. Ses parents à elle décident d’entreprendre un voyage au Maroc : les mentalités peuvent évoluer dans le bon sens, et les gens gagnent à se côtoyer lorsqu’ils sont différents. Les préjugés ne résistent pas au contact humain, les familles s’apprivoisent et se reconnaissent dans leur humanité.
C’est pour cette raison que tous les clichés y passent. Le film se construit comme un patchwork de préjugés, afin de tenter de les dépasser, par l’humour et par le romantisme. Quand Djalil emmène Justine découvrir la banlieue de Nanterre où il a grandi, un plan « décadré » ouvre la scène : le cadre est « penché », comme pour signifier que ce monde, inconnu de Justine, lui paraît au départ hostile. Elle découvre des amis d’enfance de Djalil qui n’ont jamais quitté le quartier, des gens simples et bienveillants loin des clichés de délinquance. Même les trois caïds échappent aux préjugés lorsqu’on leur découvre un goût pour les imitations de vieux chanteurs français.
Le couple est appelé à se réunir, car les préjugés ne peuvent pas gagner dans une comédie romantique. En accumulant sciemment les clichés, la réalisatrice parvient à les combattre. Passant du burlesque au tragique, de l’étude de mœurs fantasque à la question plus sérieuse de la coexistence des cultures, elle prend le parti de croire en une union qui accepte et dépasse les différences, et transforme les obstacles qui séparent en un enrichissement mutuel. À la fin du film, un mouton et un cochon filent le parfait amour, métaphore d’une mixité culturelle et sociale riche du partage et de la transmission des valeurs du vivre-ensemble.
– Quels sont les obstacles que rencontrent Djalil et Justine au quotidien dans leur vie de couple ?
– Pourquoi la mère de Djalil est-elle hostile à la présence de Justine au départ ? Qu’est-ce qui la fait changer d’avis ?
– Citez trois préjugés sur la communauté musulmane prononcés dans le film. D’où viennent ces préjugés ?
– Pourquoi Djalil chasse-t-il sa jeune sœur de la famille ? Quelle est la réaction de Justine quand elle l’apprend ?
– Quels sont les points qui opposent les deux familles ? Qu’est-ce qui au contraire les réunit ?
– Par quels moyens le film parvient-il à détourner les clichés ? Quel rôle joue l’humour et le burlesque dans ce détournement ?
Pour aller plus loin : consultez le dossier thématique.
– Akhenaton signe la musique du film.
– Eric Judor fait une apparition en tant qu’agent de sécurité de la boutique de vêtements.
– Les Kaïra Shopping sont également de la partie, ils interprètent des caïds dans l’ancienne cité de Djalil.
– La réalisatrice, Anne Depétrini, était en couple avec Ramzy au moment du tournage, et s’est beaucoup inspirée de leur vie commune.
– « Il reste du jambon ? » a été le premier rôle de Ramzy en-dehors de son duo avec Eric Judor.